lundi 25 mai 2020

Explosion fatale à bord du SS NORWAY

Miami, le 25 mai 2003. Il est 6h37 lorsqu'une chaudière située à tribord à travers les ponts 2, 3 et 4 explose à bord du NORWAY. Il est à quai depuis environ une heure, de retour d'une croisière d'une semaine dans les Caraïbes.

Au pont 4, à proximité immédiate de la chaudière. Les logements de l'équipage. Lors de l'explosion, la vapeur s'est frayée un chemin vers la cheminée en premier lieu mais a rompu les cloisons et plusieurs membres de l'équipage ont été ébouillantés. D'autres, qui travaillaient à proximité, ont sauté sur le quai. Il y a eu des blessés graves et des morts et c'est ce qui a retenu mon attention.

Ma préoccupation est la sécurité des personnes en mer et non celle des navires. Malheureusement, souvent, elles sont liées.
Dans le quart d'heure qui a suivi l'explosion, ne sachant quelles en seraient les conséquences, le capitaine Haakon Gangdal a demandé aux passagers de se rendre aux lieux de rassemblement pour une éventuelle évacuation. Un premier compte des passagers effectué 49 minutes après l'explosion montre que 41 personnes manquent à l'appel. A 8 heures, le capitaine leur assure que tout est sous contrôle et qu'ils seront en sécurité s'ils retournent dans leurs cabines. Ils doivent cependant évacuer le navire pour 9h00. Le capitaine fait sonner l'abandon du navire et un compte de l'équipage est fait. Il en manque 103. En fait, un certain nombre d'entre eux n'ont pas attendu les ordres et sont sortis du navire, la police les empêchant d'y retourner. La première conséquence étant qu'ils n'étaient pas à leur poste pour encadrer les passagers lors de cette situation d'urgence.

L'équipage était composé d'officiers norvégiens mais également, comme c'est souvent le cas sur la plupart des navires de croisière opérant dans les eaux américaines, de nombreuses autres nationalités étaient représentées.  Dans l'accident, toutes les personnes décédées ont subi des brûlures au deuxième et au troisième degré sur 50 à 100% de leur surface corporelle et sont décédées de brûlure  ou de complications de celles-ci. Quatre membres d'équipage sont décédés le jour même, trois sont morts 4 jours après et le huitième homme est décédé 26 jours plus tard.

La raison de mon titre est que cette explosion a été fatale à huit personnes, mais également au navire car la compagnie malaisienne NCL, qui possédait le Norway, a décidé de ne pas le réparer et l'a envoyé à la casse. Le Norway était l'ancien paquebot France lancé en 1961et si beaucoup de Français et de Norvégiens ont été peinés de le voir détruit, c'était en réalité une sage décision car il était vieux et obsolète et il aurait sans doute encore pu tuer.  Vendu à un casseur du Bangladesh, il fut, le temps de son dernier voyage, rebaptisé Blue Lady.