Le 5 mai 1937 est lancé à Hambourg, encore inachevé, le navire de croisières allemand Wilhelm Gustloff.
La marraine est Hedwig Gustloff, veuve de Wilhelm, météorologue allemand, fondateur et chef de l'AO, parti national-socialiste des travailleurs allemands à l'étranger, lequel avait été assassiné de sang froid à son domicile de Davos en Suisse, par un étudiant croate se réclamant d'une "guerre sainte juive".
Le navire est impressionnant. Outre sa taille, 205 m de long sur 23,5 de large, il était de conception complètement innovante :
De grands ponts promenades ouverts, sans cloisonnement de classes, un espace assez vaste pour que tous aient accès aux chaises longues sur le pont et des dispositions pour promouvoir les contacts entre les passagers et l'équipage.
Toutes les cabines étaient des cabines extérieures avec vue sur la mer, toutes de la même taille, quel que soit le statut de son occupant, passager ou marin de l'équipage.
De vastes espaces de salons avec des fauteuils confortables, les salles à manger n'étant réservées qu'à cet usage.
Pour Adolf Hitler, qui avait commandé la construction de ce navire, la publicité faite autour du lancement est importante, vis à vis des Allemands, mais aussi pour le reste du monde. La notion d'égalité entre les personnes est un message fort. Les croisières à bord d'un magnifique navire ne comportant qu'une seule classe doivent pouvoir profiter à tous à un prix abordable et non à quelques privilégiés.
C'est également un hommage à Wilhelm Gustloff, citoyen allemand qui n'avait rien d'autre à se reprocher qu'être adhérent d'un parti qui avait redonné vie à son pays.
Hitler dans son discours souligne la nécessité de ramener l'espoir et la foi en l'avenir et offre avec l'accès à ce navire, une récompense aux travailleurs allemands pour leurs efforts.
10 mois plus tard, le navire est prêt. Il comporte des bars, des restaurants, mais aussi une bibliothèque, des salons de musique et une piscine.
Le voyage inaugural, le 15 mars 1938, en mer Baltique, ne permettra pas aux 1.800 passagers, dont les deux tiers étaient autrichiens, de profiter pleinement des bains de soleil, le temps étant particulièrement mauvais, mais les 165 journalistes invités ont pu suivre l'équipage trois jours durant et rapporter leur expérience dans leurs journaux respectifs.
Pour son second voyage, par un temps encore plus épouvantable, l'équipage du Wilhelm Gustloff se portera au secours des marins du cargo britannique Pegaway en train de couler avec une embarcation de sauvetage motorisée et les sauvera tous. Le capitaine, Carl Lübbe sera acclamé en héros. Les autres croisières seront plus calmes, à destination des fjords norvégiens, du Portugal, du Maroc et de l'Italie. A chaque voyage, le navire affiche complet.
Le 16 septembre 1938, le consul britannique est à bord pour remettre au nom de la couronne une récompense pour le sauvetage des marins du Pegaway. Malheureusement, le capitaine Lübbe n'assistera pas à la cérémonie, il est mort d'une crise cardiaque aux commandes de son magnifique navire. Il ne verra pas la déclaration de guerre de la Grande Bretagne à l'Allemagne moins d'un an après, ni le naufrage du Wilhelm Gustloff, coulé par trois torpilles en 1945 alors qu'il transportait plus de 10.000 réfugiés allemands fuyant les bombardements de terreur alliés.
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